Religion : Faut-il parler de ses convictions au travail?

Article : Religion : Faut-il parler de ses convictions au travail?
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24 juin 2017

Religion : Faut-il parler de ses convictions au travail?

« Ce qui dérange le plus les croyants d’une religion, ce ne sont pas les croyants d’une autre, et pas même les athées, mais quelque chose de pire, les sceptiques, les tièdes ».

Dans la grande nuit des temps – Antonio Muñoz Molina

Religion, politique, football : trois sujets sur lesquels je n’aime pas discuter. À propos de la religion, je suis encore plus intransigeantSur ce point, je me demande si je suis dérangeant ou un « dérangé ». J’aurai toujours ce sourire narquois en me souvenant de ma première fois au sein de l’entreprise commerciale où je travaille actuellement. Je devais suivre une formation avant de commencer. Imaginez mon étonnement quand la formatrice nous a réuni pour la prière. Je me suis dit en moi-même : « Priez pour quoi? Pour que les ventes faramineuses le soient encore plus.»

Après quelques discussions, il fallait que quelqu’un me balance la question : « Tu es de quelle religion? » Puisqu’il faut former ou aggrandir son clan, il faut qu’on vous la pose, cette maudite question. À moi de répondre froidement : « Aucune! » Et la personne de répliquer : « Non, il faut que tu aies une religion ! Je t’invite à mon église.  » Comme si je n’avais pas assez d’entendre tous les jours un passager me sermonner durant tout le trajet à l’aller et au retour dans l’autobus.

La religion forcée n’est plus religion: il faut persuader, et non contraindre. La religion ne se commande point.

Traité sur la tolérance : à l’occasion de la mort de Jean Calas, 1763 – Voltaire

La religion et le travail : l’intérêt du patron dans tout ça?

« Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer ». Effectivement, un patron accordera plus ou moins une certaine « confiance » à une personne de telle ou telle secte religieuse espérant ainsi un minimum d’honnêteté.

D’un côté, il y a certaines sectes dites « chrétiennes » qui, on dirait, encouragent leurs membres à l’oiseveté. Si certains chefs religieux se font pourvoir par leurs fidèles, des employés sous le châle du christianisme ne sont pas exempts de toute reproche. Pour ma part, je suis attaché à la morale citoyenne qui enseigne la conscience professionnelle. J’essaie d’être toujours à l’heure, d’être honnête. Mais aussi, de ne pas « voler » le temps de mon employeur car comme on dit : « Le temps c’est de l’argent ». Là-dessus, je me demande à quel niveau le temps gaspillé affecte la productivité d’une entreprise.

Je connais des collègues qui utilisent le temps de travail pour se consacrer à l’étude de la Bible. Ben. Ça peut se comprendre puisque les activités sont au point mort durant certaines périodes de l’année.

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© Pixabay

Des sujets qui fâchent

S’il est vrai qu’on ne saurait cacher sa foi, si évidemment, on en a une. Toujours est-il qu’exprimer de manière trop claire ses convictions religieuses peut entraîner des tensions et créer une discorde sans fin au sein des groupes de travail.

Une entreprise est un univers restreint, où l’on est contraint de cohabiter et même de collaborer, par-delà les différences. S’il est obligatoire pour certaines confessions religieuses de convertir les « infidèles » comme aux temps des croisades, il est clair que ce qui peut être évoqué hors de l’entreprise ne peut l’être dans ses murs.

J’ai vu des groupements religieux faire d’interminables discussions sur l’espérance d’une vie après la mort, sur les préceptes moraux indiqués dans les livres sacrés, sur l’immortalité de l’âme.

En ce qui me concerne, je conseillerais de garder sa foi. Parce qu’on n’a pas su respecter la foi de l’autre, une bonne partie du monde a dû être Charlie. Cependant, le principe élémentaire se résume ainsi : « La liberté des uns prend fin là où commence la gêne des autres. » Qu’il s’agisse de liberté d’expression ou de liberté de culte, le principe est le même. L’homme aime-t-il vraiment son semblable pour se soucier de son avenir spirituel? Ou, est-ce le désir des maîtres de dominer leurs ouailles? Désormais, appelez-moi mouton noir ou vilain petit canard si c’est ce que vous pensez tout bas!

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