Garens Jean-Louis

5 leçons de vie que j’ai apprises à mes dépends

« La mort n’est pas plus proche du vieillard que du nouveau-né, la vie non plus ». Khalil Gibran

J’ai souvent dit que je n’ai pas peur de mourir mais j’ai peur de souffrir. Bizarrement, je sens chaque jour l’obsession de la mort me hanter. C’est en fait lier au fait qu’Haïti est devenu un pays à risques sismiques. Chaque matin, au réveil, je suis reconnaissant pour cette nouvelle journée. Quand je partirai, certains se souviendront de mes qualités personnelles, d’autres de mon potentiel fabuleux. Ce billet devra servir à partager les leçons que j’ai apprises de la vie.

« Sois ferme sans méchanceté, et sois doux sans faiblesse ».

Voilà la première leçon que j’ai apprises de mes expériences relationnelles. Ceux qui me rencontreront pour la première fois se diront : « C’est donc lui qui a une aussi grande gueule ». En fait, je suis quelqu’un de calme, renfermé voire doux. Pour certains, je pourrais même donner l’impression d’être une proie facile. Halte là ! Mon attitude dépend de qui vous êtes.

Dernièrement, j’ai lu un post de  Afi Affoya expliquant comment des « bonjours tout sourires » lui a fait recevoir une réprimande par le vigile dans le magasin où elle fait ses courses. Le monsieur s’est permis un jour de s’approcher au moment où elle devait régler ses achats à la caisse et lui dit d’attacher ses cheveux afros avant de revenir la prochaine fois parce que ce style ferait selon lui fuir « leur clientèle ». J’ai vraiment ri en m’imagineant dans une telle situation. Elle était tellement ébahie qu’elle n’a pas pu riposter (c’est elle qui l’a cherché avec ses bonjours).

Leçon de morale: les familiarités à outrance dans [certains] pays, il faut savoir les éviter.

Personnellement, j’ai toujours traité les gens avec limite pour éviter de m’embrouiller avec eux. J’aime les observer en dressant leur profil psychologique. Ainsi, je sais avec quelle mesure traiter chacun.

Mes amis, je les compte

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CC geralt / Pixabay
CC0 Creative Commons

En dehors de ma vie derrière la toile, je choisis avec soin ceux que je permets d’entrer en mon sein.

« Les personnes franches n’ont pas beaucoup d’amis. Les hypocrites par contre en ont des tonnes. »

Dans mon entourage, je vois des gens saluer les autres avec le plus grand sourire et avoir quelque chose à dire dans leur dos. Moi, je ne joue pas à ces jeux-là. Il m’est impossible de jouer les flatteurs, les lèche-bottes. Chacun choisit sa manière d’être. Je ne juge pas les gens. Libre à moi de choisir mes pairs.

Ma vie, mes rencontres

« Je ne regrette rien, mais j’aurais aimé prendre de meilleures décisions à certains moments de ma vie ».

Avec l’âge, j’ai acquis de la maturité. C’est fou comme le garçon irréfléchi et impulsif que j’étais à changer pour devenir un homme fougueux et pragmatique.

Maintenant, mon lectorat connaît mon statut de célibataire qui s’assume. Au fait, je suis venu, j’ai vécu, j’ai aimé. En effet, si je suis encore en solitaire, c’est parce qu’à un moment de la durée, je n’ai pas su faire les bons choix.

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Crédit photo : geralt via Pixabay

« N’ignore jamais quelqu’un qui tient à toi, car un jour tu réaliseras que tu as perdu un diamant lorsque tu étais occupé à ramasser des pierres ».

Chéris tes êtres chers avant qu’ils partent

« L’amour d’un père est plus haut que la montagne. L’amour d’une mère plus profond que l’océan. »

Cela fait déjà trois mois depuis que le daron est parti. Parfois, il m’arrive d’entendre une voix d’homme et de penser à lui. J’ai dû me convaincre qu’il ne sera plus là. Je dois avouer que ça n’a pas toujours été facile entre nous. Je dois me retenir pour ne pas laisser échapper quelques larmes. Chez nous, on ne dit pas « Je t’aime ». Les efforts consentis par les parents devraient tout dire. Mais, franchement, j’aimerais le dire pour une et dernière fois si je pouvais revenir en arrière.

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CC ljcor / Pixabay CC0 Creative Commons

Être meilleur aujourd’hui qu’hier

« Viveri veniversum vivus vici» (par le pouvoir de la vérité, j’ai de mon vivant conquis l’univers).

En effet, voilà la mission que je me suis fixé. Peu importe si je dois choquer certains. Ma plume est désormais vouée au service de la vérité.

  • Mange bien, ris et aime

Suis-je un épicurien ? En tout cas, j’estime que l’on doit profiter de chaque instant de la vie. Par dessus tout, s’épanouir !


Mon féminisme : entretien avec Kerlande Fleurio, lauréate du concours de texte sur les droits humains

#MonFéminisme : C’est le thème retenu pour le 8 mars cette année. Avec moi, pour en parler, la 3ème lauréate du concours de texte sur les droits humains organisé par l’Office de la Protection du Citoyen (OPC), Kerlande Fleurio ! Sa vision de la célébration du 8 mars, sa définition du féminisme, les stratégies du mouvement féministe actuel, l’égalité femmes-hommes en Haïti s’il en existe et plus encore. Retrouvons ses propos à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

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Crédit photo de l’interviewée

 

  • Bonjour Kerlande, peux-tu te présenter pour les lecteurs du blog ?

Bonjour Garens, bonjour à tous les lectrices et lecteurs du blog. Fabrice Luchini, acteur français, eût à dire ceci : « Parler de soi est une impasse absolue« . Ainsi, je me retrouve dans cette impasse aujourd’hui pour vous présenter ma personne. Je réponds au nom de Kerlande Fleurio, j’ai 22 ans, ancienne élève du Collège Marie Dominique Mazzarello et troisième lauréate du concours de texte sur les droits humains organisé par l’Office de la protection du citoyen (OPC). Présentement, je suis étudiante finissante en sciences juridiques à la Faculté de Droit et des sciences économiques de Port-au-Prince (UEH).

  • Comment vois-tu la célébration du 8 mars ?

La journée du 8 mars, communément appelée Journée internationale des droits de la femme, rappelle à chaque femme que la force de la solidarité est  triomphante. Il est impossible d’atteindre des perspectives communes si nos objectifs, notre vision diffèrent. Ainsi, je vois la célébration du 8 mars comme un rappel des résultats obtenus par les femmes lorsque leurs forces ont convergé vers un même but. Et si les ouvrières de l’époque ont pu faire respecter leurs droits, nous aussi nous pouvons le faire.

  • Es-tu féministe ?

Je suis féministe et je crois à l’instauration d’une société égalitaire et équitable. Si être féministe c’est vouloir redresser la balance inégalitaire entre hommes et femmes établie par la société, croire que les hommes et les femmes méritent d’avoir les mêmes égalités de chances et de réussite, les mêmes opportunités et les mêmes privilèges sociaux, etc. alors oui, je suis féministe.

  • Dis-nous ce qu’est pour toi le féminisme ? Qu’est-ce qu’être féministe aujourd’hui ?

Le féminisme est un mouvement revendicatif ayant pour but de reconnaître les droits des femmes dans la société. Être féministe aujourd’hui, c’est embrasser la lutte pour le respect des droits de la femme. C’est se vouer à une cause juste visant à mettre fin à la discrimination et aux stéréotypes dont les femmes sont victimes dans cette société. C’est se mettre en désaccord avec les pratiques inégalitaires, et à la problématique de genre qui tendent à réduire la femme à sa composition physique.

  • Quelles sont les stratégies du mouvement féministe actuel ?

Il existe plusieurs courants du mouvement féministe et les stratégies peuvent varier d’un courant à l’autre. Mais, l’une des méthodes communes à tous les mouvements féministes sont les messages de plaidoyer à caractère dénonciatif.

  • Ta définition de la liberté ?

Pour moi, la liberté est intrinsèquement liée au concept de choix et de décision. Être libre c’est avoir la capacité de choisir, de décider et de consentir sans y être contraint. Et comme le dit Paulo Coelho, « La liberté n’est pas l’absence d’engagement, mais la capacité de choisir.« 

  • Égalité femmes-hommes : où en est-on en Haïti ?

Peut-on parler d’égalité femmes-hommes en Haïti, lorsque la construction sociale et idéologique de notre société est machiste et sexiste ? Si j’abonde dans le sens de ma question, je dirais qu’à l’heure actuelle l’égalité entre hommes et femmes en Haïti est plus une chimère qu’une réalité. Cependant, on peut faire en sorte d’avoir cette égalité que nous prônons à travers une déconstruction sociale et idéologique.

Il est temps que nos enfants, filles et garçons, soient éduquées de la même façon. Que cessent les discours machistes… On est loin de l’égalité hommes-femmes en Haïti mais on peut y arriver et pour que cela se fasse on doit commencer à la base.

  • Alors comment se donner les moyens d’atteindre l’égalité ?

L’égalité hommes-femmes renvoie au fait que deux personnes de sexes différents, de compositions physiques différentes reçoivent les mêmes traitements et disposent des mêmes moyens de réussite. Et la Déclaration universelle des droits de l’homme dispose en son article premier : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. » Cette idée de différence entre hommes et femmes se trouve dans notre pensée, dans notre façon de voir la gente féminine. Si nous voulons atteindre l’égalité, nous devons changer d’abord notre pensée, notre idéologie en faisant la promotion d’une autre forme d’éducation. Une éducation non-sexiste et conformiste, où la femme sera vue et traitée comme l’égal de l’homme.

  • Quelle est ta vision de la femme haïtienne d’aujourd’hui ?

Être femme et s’assumer dans la société haïtienne d’aujourd’hui n’est pas chose facile. Et en cet instant, je tiens à féliciter toutes les femmes haïtiennes. Celles qui ont le courage de se lever tous les matins avec la détermination qu’aujourd’hui est un jour nouveau. Oui, celles-là qui croient que leur seule porte de sortie vers un avenir meilleur est l’éducation. Pour moi, la femme haïtienne d’aujourd’hui est le symbole de la « résilience ». Elle a cette capacité d’encaisser et de se relever après chaque coup dur. Elle représente la force, le courage et la détermination.

  • Comment vois-tu la femme haïtienne de demain ?

Comme l’aurore qui se pointe à l’horizon pour annoncer la naissance d’un nouveau jour, c’est ainsi que je vois la femme haïtienne de demain. Celle qui s’est battue pour faire respecter ses droits, celle qui ne se contente pas des miettes que lui offre la société. Oui celle-là qui croit en sa capacité de diriger et d’administrer, celle qui est représentée dans toutes les sphères décisionnelles du pays sans que ce ne soit sur la base d’un quota ou de leur sexe mais parce qu’elles sont réellement capables d’accomplir leurs tâches.

Entre engagement et implication

Féminisme
Page Facebook VIPFemmes

 

  • Tu es engagée dans une association défendant les droits, VIPFemmes. Pourquoi l’action associative est-elle nécessaire pour aller plus loin ?

Un auteur a dit « Seul on va plus vite mais ensemble on va plus loin. » Voilà ce qui explique mon engagement dans une association féministe. Quand on est entouré des personnes qui partagent les mêmes visions et les mêmes valeurs que nous, le chemin paraît moins long et la lutte moins coriace. Ensemble on est invincible, ensemble on est inatteignable.

  • Quels types de projets vont être soutenus par VIPFemmes ?

VIPFemmes (Vers l’intégration Professionnelle des Femmes) a pour objectif la promotion des droits de la femme et l’instauration de l’équité de genre en Haïti. Tous les projets qui visent à promouvoir les droits de la femmes, VIPFemmes en fait son affaire. Par ailleurs, VIPFemmes mise sur l’autonomie financière de la femme. Pour cela, nous parions sur la culture de l’entrepreneuriat et toutes les activités à caractère social, éducative, environnementale. VIPFemmes en fait son cheval de bataille.

  • Quel bilan portez-vous sur la politique des droits des femmes des dernières années ?

Il est un fait incontestable et nous ne pouvons le nier : la politique des droits des femmes a connu des avancées ces dernières années, et chez nous en Haïti les résultats sont palpables. Notamment, avec la Constitution amendée de 2011 où le législateur a fixé en son article 17-1 le taux de participation des femmes à 30% à tous les niveaux de la vie nationale. Et les instruments internationaux avec les différentes conventions relatives aux droits des femmes présentent des progrès prouvant que la lutte pour le respect des droits de la femme porte ses fruits et que nous pouvons faire encore plus.

Zeste de féminisme

  • Penses-tu à la stigmatisation des travailleuses de sexe ?

Le droit de disposer de son corps est un droit inhérent à la personne humaine. C’est un droit naturel dont je ne saurais contrevenir, comme je l’ai dit tantôt la liberté est la capacité de faire des choix dont on peut en assumer les conséquences. Et être travailleuse de sexe est un choix personnel qui ne repose que sur les valeurs morales propres à une personne.

  • Ton avis sur l’égalité des sexes ?

La société est composée des hommes et des femmes. Je trouve inconcevable qu’il existe une catégorie qui bénéficie d’un ensemble de privilèges parce qu’il est appelé homme. Et à l’autre catégorie on érige des barrières infranchissables parce que c’est une femme.

Aujourd’hui, le débat est ouvert et nous devons poser les vraies questions. Moi, je dis que le sexe de la femme ne définit en aucune manière sa capacité en tant que personne humaine. Si nous enlevons nos lunettes stéréotypées, nous verrons que les hommes et les femmes sont les principaux acteurs de la société. Aucune communauté ne peut fonctionner sans une collaboration étroite des deux sexes. Le rapport de dominant-dominé ne crée que des frustrations empêchant les sociétés d’évoluer.

Pour moi, l’égalité des sexes n’est pas un cadeau et encore moins une faveur. C’est un droit acquis et que nous devons en jouir. Hommes et femmes sont égaux, voilà la vérité !

Le mot de la fin

  • Un conseil pour les hommes ?

Je dirais aux hommes que le mouvement féministe n’est pas contre eux, mais contre la discrimination, la stigmatisation et la marginalisation de la femme dans la société. Nous luttons pour le respect de nos droits en tant que personne humaine.
Je leur dirais également que le féminisme n’est pas du machisme à l’envers. Nous ne cherchons pas à les réduire au silence ni à les traiter de sexe faible. Nous voulons tout simplement jouir de nos droits, de nos privilèges. Donc, il serait de bon ton qu’ils nous rejoignent dans cette lutte parce qu’être féministe c’est lutter contre l’injustice et l’inégalité sociale, c’est être un humaniste.


La représentativité lesbienne dans les chansons haïtiennes

À l’heure où la question de l’identité du genre et des éthiques amoureuses fait débat, l’industrie musicale haïtienne commence à octroyer une place à la culture queer. Celle-ci est actuellement indexée par la moralité judéo-chrétienne. Sans pour autant être une nouveauté, la thématique de la femme homosexuelle et/ou bisexuelle est beaucoup traitée ces derniers temps à travers les chansons haïtiennes. Cette dé-diabolisation de la bisexualité féminine ne va pas permettre à certaines de prendre la parole. Néanmoins, elle est devenue une façon d’attirer l’attention. Le message est parfois codé à travers les textes. Coup de projecteur sur quatre chansons haïtiennes récentes qui mettent en vedette une personne lesbienne.

Depuis que certains sénateurs siègent au Parlement, nous assistons à une vague d’homophobie. Aussi, on aurait cru que l’homosexualité est un phénomène nouveau dans notre société. Pour ainsi dire, son « remède » est entre leurs mains. À en croire la rumeur, le Mariage pour tous en Haïti serait un projet de société visé par l’impérialisme nord-américain. Enfin bref !

Lesbienne
Cc Pixabay

En fait, la thématique de la représentativité lesbienne dans les chansons haïtiennes n’est pas une nouveauté. L’imagerie de la femme haïtienne dans la musique décrit le réalisme social-sentimental. Le groupe compas Zenglen était le premier à nous peindre la femme homosexuelle à travers ‘’Flannè femèl’’. Récemment, quatre chansons récentes et plus ont abondé dans le même sens. Une petite analyse de ces chansons.

Reponn de Trouble Boy

La toute dernière chanson traitant du sujet est du rappeur haïtien Lordwensky Jolissaint dit Trouble Boy. À première vue, le rappeur s’est entiché d’une femme qui n’est pas trop intéressée par les hommes. Dans le clip, Matti Domingue joue le rôle d’une femme canon qui ne souhaite pas avoir des relations hétérosexuelles. À travers les paroles du rappeur, on retrouve le cliché que les femmes homosexuelles semblent avoir toujours besoin d’un homme pour satisfaire leurs désirs.

https://www.youtube.com/watch?v=JO90YshDXuk&feature=youtube_gdata_player

Vin Pran’m de Badi Kamal

Partant, le chanteur Badi Kamal nous livre « Vin Pran’m ». À travers son texte, il évoque une femme rencontrée mercredi. Ils sont sortis le lendemain du jour. Si bien que la « relation » a évolué très vite de jeudi à dimanche. Par la suite, la femme s’est volatilisée et était introuvable au téléphone le lundi.

Madi vin pran’m cheri mwen
Se ou map ret tann
Madi vin pran’m cheri mwen
Non mwen pa konprann
Madi vin pran’m cheri mwen
Se ou map ret tann
Madi vin pran’m cheri mwen
M’ pran nan pa konprann

Le non-dit linguistique se cache dans la forme phonologique « Madi vin pran m » (Passe me prendre mardi). À noter que le mot « madivin » désigne une lesbienne en créole haïtien. En conclusion, Badi Kamal avoue être pris au piège d’une « madivin ».

Madi vin avan

Dans le même ordre d’idées, on retrouve un freestyle assez populaire des jeunes rappeurs Jay Muh Fuka et Toby Anbakè. L’histoire est la suivante : une meuf appelle son homme pour lui annoncer qu’elle ne rentre pas ce soir. Quand le mec lui demande le motif de cette absence, elle lui balance qu’elle est en couple avec une amie que le gars connaît. Par conséquent, la dame profite de cette occasion pour lui faire son coming-out en tant que lesbienne ou bisexuelle.

Pour écouter les paroles de la chanson, c’est par ici :

She’s a boy

Voilà un titre assez explicite du moment que l’on comprend le b-a-ba de l’anglais. Cependant, on est loin de la question transgenre.

À travers cette chanson, son interprète nous conte son histoire. Il s’est retrouvé dans une relation avec une femme à l’apparence « masculine ». D’une part, il met en garde contre ces genres de femmes qui fragilise les cœurs. C’est avec amertume qu’il raconte son expérience au cours de laquelle il a failli encourir la mort. D’autre part, il invite à la tolérance.

Cette chanson sortie en 2014 par le groupe compas 3Jès garde toute sa fraîcheur. Cette mélodie se fait entendre dans les clubs, les transports en commun malgré la véhémence du sénateur Jean Renel Sénatus. Parfois, on pourrait avoir l’impression que c’est une chanson récemment lancée.

Pour comprendre l’histoire, c’est là : 👇

Lesbienne, et alors ?

En fait, j’ai trouvé l’idée hyper ludique d’écrire sur le sujet. Premièrement, c’est un sujet tabou. C’est dans ma nature de déranger si cela peut changer l’ordre des choses. Deuxièmement, j’ai voulu attirer l’attention sur l’évolution des mentalités. Quoique la bisexualité féminine semble être plus ou moins tolérée dans notre société tout en étant un des plus grands fantasmes des hommes. Néanmoins, une femme qui joue l’indifférence pourrait être traitée de lesbienne (chez moi). Finalement, je suis comme à mon habitude prêt à décrypter…


Nos voisins : entre respect et limites

Nos voisins sont ceux qui habitent autour de nous. Que nous habitons un quartier résidentiel ou un ghetto, nous sommes condamnés à vivre ensemble. En fait, notre planète est comme un village et nous sommes plus de 7 milliards de voisins. Quels sont vos relations avec vos voisins ? Quelle politique à employer ? Quelles sont les limites à observer ?

Pour commencer, je dois sincèrement avouer que la cohabitation n’est pas facile même avec des parents. Par exemple, il arrive que le voisin soit un allié de la famille ou tout carrément un étranger.

Personnellement, mes voisins sont des étrangers. Petite confidence, je suis quelqu’un de renfermé, timide, parfois je pourrais même donner l’impression d’avoir un air hautain. Notamment, je dois me faire violence pour saluer les gens. En fait, mes salutations se limitent à un simple bonjour ou bonsoir. Pourtant, il le faut pour maintenir la concorde et l’unité, rappeler le respect, la solidarité continue. Néanmoins, je me protège des regards indiscrets. Dans un pays où la majorité des gens sont au chômage, il y a toujours des badauds qui observent les passants ou qui tentent de fourrer le nez dans les affaires d’autrui.

Voisins
Cc Anduka via Pixabay

Troubles du voisinage : quelques règles à respecter

« Le scandaleux est homicide des âmes ».

En tout premier lieu, mon plus grand cauchemar dans la vie, c’est quand on viole mon intimité. Là où j’habite, particulièrement dans mon pays, il n’est pas coutume de laisser des notes aux voisins. Du coup, il y a tellement de choses que tu es obligé de supporter.

  • « Les chrétiens »

Au nom du christianisme, certaines personnes se croient tout permis. Pas étonnant que vous vous faites réveiller dès cinq heures du matin par des groupes de prière ou un prédicateur vociférant sous ta fenêtre le retour du Christ. Hum.

  • Les querelles de couple

21 heures, tu tentes de dormir. Le voisin d’à côté est motard. Sa femme qui est très commère lui pique une scène de jalousie. De surcroît, bagarre, insultes, bruits viennent se mêler à la partie. Qu’importe si je pique une crise de nerfs dans mon lit, je suis pas conciliateur. Ainsi donc, ne comptez pas sur moi comme voisin quand le torchon brûle. Je vous dirai : « Entre l’arbre et l’écorce, il ne faut pas mettre le doigt« .

Voisins
📷Ryan McGuire via Pixabay

Entre autres, il y a les nuisances sonores ou olfactives, le tapage nocturne sont parmi ce qu’on doit endurer.

Petit conseil : Respecter le sommeil du voisinage.

Les bons voisins respectent les limites

Tout le monde a besoin de son indépendance, de son intimité familiale. Par ailleurs, tout dépend de l’affinité que l’on développe avec les gens autour. En effet, il est coutume que certains voisins partagent un repas, des services et même quelques ameublements.

Voisins
Cc Pixabay

Soit dit en passant, si vous voulez garder vos relations amicales avec certaines personnes, ne leur prêter pas de l’argent. J’ai prêté quelques billets à mon dernier bailleur. En déménageant, je les lui ai laissés. Pas besoin de vous donner plus de détails.

Petit conseil : Évitez de devenir un parasite.

P.S : Je ne voulais même pas ajouter l’utilisation commune des toilettes à la liste d’ennuis que peut occasionner un mauvais voisinage.

Si vous aussi vous vivez la galère, postez vos témoignages en commentaire !


3 astuces pour avoir un succès phénoménal auprès des femmes

« Les femmes ont pour coutume d’être fières … Avec les hommes qui ne leur plaisent pas ».

(Adolphe Ricard)

Messieurs, vous est-il déjà arrivé que des dames vous envoient balader alors que vous étiez avec votre clique ou gentiment autour d’un verre ? Quel a été votre réaction face à un râteau? À travers ce billet, je vais vous aider à développer des moyens de contournement.

1. N’ayez pas peur du rejet des femmes

« Le succès est fait de petites choses auxquelles on a porté une attention particulière ».

Si une femme vous refuse, ne le prenez pas pour personnel. Il peut y avoir une tonne de raisons pour expliquer son attitude.

– Elle est en couple

– Mademoiselle a ses règles (hum)

– Elle vient d’aborder un gars qui lui a refilé un râteau (elle aussi)

Femmes
© Pixabay

Essentiellement, recevoir un râteau forge l’esprit du combattant et lui permet de développer des moyens de contournement.

  • Soyez courtois

Il se pourrait qu’elle s’attende à ce que vous l’insultez  vertement avant de partir. Ou encore, que vous repartez la queue entre les jambes. Cependant, retirez vous avec élégance. D’ailleurs, faites en sorte d’avoir un sourire à votre voix et ayez un regard pétillant. Ne soyez pas prévisible !

  • Déstabilisez-la

À l’opposé, répondez avec une phrase totalement hors contexte et vous l’obligerez à s’arrêter et à réfléchir.

Notamment, il y a des femmes qui vous rejettent carrément juste pour tester votre patience. Parfois, il faut lancer le challenge. Néanmoins, il arrive des fois qu’un NON veuille dire carrément NON. À ce moment-là, respecter sa décision de ne pas entrer en relation avec vous.

2. Dites NON à la Friend zone

Femmes
© Pixabay

Eh oui. Il arrive que vous êtes amoureux de votre amie et qu’elle est bien enracinée dans sa Friend zone.

Dès qu’elle te balance des trucs du genre :

– « Tu es comme un grand frère pour moi. »

C’est que tu es Friend zoner, l’ami. Voici quelques techniques à appliquer en pareil cas :

– Arrêtez d’être disponible pour elle

Connaissez-vous le principe de la rareté ? Pratiquez l’absence : la rareté augmentera votre valeur. Ne répondez plus à ses appels, et ne répondez plus à ses textos.

– Rendez la jalouse

En fait, n’ayez pas peur ou honte de lui raconter vos histoires avec les autres nanas (même imaginaires). Aussi, sur votre statut WhatsApp, postez des citations ou punchlines qui auront éveillé son attention.

Soyez le nouvel homme capable de la stimuler émotionnellement et physiquement.

3. Ayez un projet de vie

« Il n’est point de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va ».

(Sénèque)

Ayez des objectifs sur le court, moyen et long terme.

Femmes
📷 Tero Vesalainen via Pixabay

Sincèrement, messieurs, les femmes veulent des hommes qui assurent.

Bonus :

  • Regardez-la droit dans les yeux quand vous lui parler.
  • Soyez élégant. Ayez un style propre à vous.

Pour conclure, ce billet n’est autre qu’une parodie d’article. En fait, les informations présentées viennent de sources compilées d’un grand maître de la séduction masculine.


Célibataire : pourquoi le suis-je encore ?

« Pour être aussi charmant et prévenant qu’un célibataire, il faut le rester ».

(Célibataire)

J’écris ce billet non seulement pour me rapprocher de mes lectrices et lecteurs mais aussi pour éclairer la lanterne de certaines personnes bien intentionnées.

Depuis quelques temps, j’ai de vagues discussions avec certaines personnes avec qui je suis connecté sur Facebook. Bien entendu, il y a celles qui m’écrivent pour se renseigner sur ma situation (à vous de voir) et celles qui vont droit au but. Bizarrement, je ne pensais pas être aussi mystérieux. Encore fallait-il qu’une lectrice me le fasse savoir !

Je suis célibataire, et alors ?

Les gens me renvoient une image, ils me donnent l’impression d’être un vieux qui n’a pas pensé à se marier. Évidemment, je suis conscient de ne plus avoir 20 ans. Mais, il me faudra vivre encore deux années pour avoir 30 ans !

Je ne partage pas totalement l’avis de Léon Xanrof :

« Chaque homme peut rendre au moins une femme heureuse. Tout ce qu’il y a à faire, c’est de ne pas se marier. »

Bien sûr, il m’arrive de penser à l’amour. Il faut que je guérisse. La dernière relation sérieuse que j’ai eu remonte à 2014, on parlait mariage et appartement. Ça n’a pas fonctionné après des lustres d’amour. Il faut admettre que les amours de jeunesse réussissent rarement. Bien entendu, d’autres femmes sont passées dans ma vie. Sans avoir à leur demander « pour la vie ou pour la nuit », certaines ne pensaient qu’à la nuit.

J’attends l’As de cœur

Célibataire
© Pixabay

Vous avez lu entre les lignes et vous avez compris que les occasions ne manquent pas. Désolé d’avoir à me vanter : je suis tout à fait conscient de mon charme.

Je suis quelqu’un de sensible, et de généreux en amour. Je dirais même que je suis un passionné. Souvent, les passions forment un nuage entre l’homme et la vérité.

J’ai toutes les raisons d’être optimiste. En fait, que dis-je, je ne suis nullement désespéré. Je me sens plutôt bien dans ma peau. Effectivement, je pense à ma vie amoureuse, mais aussi à mon confort matériel.

Je saurais quand c’est la bonne personne

Ceux qui me fréquentent de très près se disent : pourquoi tu restes célibataire ? Dans leurs petites têtes, j’ai un boulot et  je vis seul dans mon appartement. Alors, qu’est-ce qui m’empêche de me caser ?

« Le mariage est un duo ou un duel ». (Émile Augier)

Je sais qu’il n’y a pas de mariage parfait puisque personne n’est parfait. Cependant, je dois aussi préciser que je ne suis pas amoureux tous les jours. J’attends toujours une belle surprise au niveau de mes émotions et de mes sentiments.

Célibataire
📷 Bianca Mentil via Pixabay

Pour conclure, la personne qui saura me rendre amoureux fou, qui me fera hurler mon amour sur tous les toits, sera peut-être la bonne. 😍


5 femmes photographes derrière la lentille en Haïti

À travers ce billet, je mets un coup de projecteur sur le travail de cinq femmes photographes qui oeuvrent en Haïti. Selon Picfair, « seulement 2 % des photographes engagées sur des grandes campagnes commerciales sont des femmes. Seul 5 % des images utilisées par les principaux éditeurs photo sont celles prises par des femmes. Pour chaque femme ambassadrice  d’une marque de caméra, il y a six hommes. » Je ne m’y connais pas en statistique. Néanmoins, je crois que le travail de ces femmes photographes qui va être présenté ci-dessous ne peut être effacé derrière celui des hommes qui dominent la scène professionnelle.

Lauren Neal

Le 31 octobre 2007, après une nuit de fête d’Halloween avec des amis en costumes, l’aventure a commencé. Elle s’est assise dans l’autobus de l’aéroport, au petit matin, avant même que le soleil ne commence à monter au-dessus de l’horizon, lisant des notes d’encouragement de ces mêmes amis qui lui souhaitaient un voyage amusant et sûr. Vêtue d’un sweat et de Crocs bleu marine, avec sa valise à la remorque, elle était prête.

Évidemment, elle dit ne jamais oublier en descendant de l’avion, sur le tarmac, le ciel brumeux, l’air chaud, les montagnes à couper le souffle, nous entourant de tous les côtés. Les sites, les odeurs, les sons. Il ne peut pas être mis en mots.

Dix années se sont écoulées depuis qu’elle a laissé son pays, les États-Unis.  Les gens lui demandent toujours pourquoi elle aime Haïti, car pour un étranger et un natif, les raisons de ne pas aimer Haïti semblent plus évidentes que le contraire. C’est poussiéreux, il y a du monde, il fait chaud. Même les tâches simples comme un voyage à l’épicerie sont souvent épuisantes. Mais son amour pour le pays n’a rien à voir avec ces choses. Cela a tout à voir avec les gens – les gens qui l’ont cultivée, l’ont changée, l’ont façonnée, l’ont brisée et reconstruite. Les gens qui sont devenus pour toujours une partie de qui elle est.

En fait, tous ces instants sont immortalisés sur son compte Instagram :

 

Valerie Baeriswyl

En 2014, un séjour en République Dominicaine a fait découvrir à Valerie Baeriswyl les tensions entre Dominicains et Haïtiens. Cette rivalité l’a intriguée, elle a voulu connaître l’autre version des faits et s’est donc rendue à Haïti. Là, elle a fait la connaissance du «Kolektif 2D» et ce fut un véritable coup de cœur. Elle est tombée amoureuse du pays, de sa culture et aussi de ce collectif de photographes et journalistes, dans lequel elle a été si vite intégrée. L’esprit de partage et la collaboration qui y règnent lui ont plu tout de suite, d’ailleurs elle a rapidement appris à se débrouiller en créole.

Son coin préféré d’Haïti? Forêt des Pins, semble-t-il. Elle présente ce coin de terre apparemment délaissé, quoiqu’il soit aussi considéré comme un site touristique. Son surnom c’est Krakote sur Instagram. Cette photojournaliste suisse ne manque pas non plus de prendre des clichés insolites de la vie active d’Haïti.

Pour découvrir son compte Instagram, c’est ici :

Frédérique R.A MONTAS (Freda)

Fréda est une photographe native et originaire d’Haïti. Elle fait partie des rares femmes photographes évènementielles du moment. Elle travaille à son compte et couvre des mariages et fiançailles, soirées, concerts, ventes-signatures, foires et des évènements sportifs. Aussi, Fréda immortalise quelques merveilles de la faune et de la flore d’Haïti. Par ailleurs, elle adore le nu artistique (masculin).

femmes photographes
Photo prise par Freda Montas

Édine Célestin

Édine Célestin est une photographe haïtienne, née à Port-au- Prince en 1984. Elle a étudié le Travail Social à la Faculté des Sciences Humaines de l’Université d’État d’Haïti.

« La photographie a été un passe-temps pour elle au début : Edine Célestin voyageait beaucoup à travers Haïti et voulait ramener des souvenirs des endroits qu’elle avait visité, pour les partager. En 2005, elle a commencé un cours au CEPEC qu’elle a dû abandonner quelques mois plus tard. Elle a recommencé avec les cours en 2011 et depuis, la photographie et elle sont inséparables. En 2014, elle a suivi son premier atelier sur le photojournalisme avec Paolo Woods à Fokal et en Octobre de la même année, a lancé le collectif Kolektif 2 Dimansyon (K2D). Depuis, elle est photojournaliste et la photographie est pour elle un nouvel outil de militantisme. Sa caméra est une arme redoutable qui l’accompagne quotidiennement dans sa lutte. » (Propos recueillis sur Loop Haïti)

Aussi, elle est l’un des membres fondateurs du collectif de photographes Kolektif 2 Dimansyon (K2D)  et photoreporter au Nouvelliste.

Pour voir ses clichés, c’est ici sur son IG :

Franchement, je dois avouer que j’ai eu un peu de mal à sortir un cinquième nom. Ce n’est pas qu’il y ait moins de cinq femmes photographes en Haïti. Mais j’ai du jongler entre trois noms et choisir une préférence pour enfin sélectionner le cinquième. Ne m’en voulez pas si j’ajoute une mention spéciale à la fin. 🙈

Tatiana Mora Liautaud

Compte Facebook de la photographe

Tatiana Mora Liautaud est née à Port-au-Prince en Haïti et a déménagé en Californie du Nord où elle a étudié la psychologie et les arts visuels. En 2000, elle s’installe à Séville en Espagne et obtient sa maîtrise en gestion d’hôtels et de restaurants. Tatiana a une connaissance approfondie de l’art haïtien et a géré et aidé à organiser des expositions pour la galerie Gingerbread à Haïti et à Miami. Tatiana était la directrice générale du restaurant Sheba à Miami et a également travaillé pendant trois ans pour Art Springs, une organisation à but non lucratif qui enseigne l’écriture expressive et l’art aux femmes incarcérées dans le sud de la Floride.

En 2011, elle est retournée à Port-au-Prince où elle a travaillé comme directrice de projet pour PRODEV pendant 4 ans, une fondation haïtienne qui gère des écoles communautaires hautement performantes à travers Haïti. Tatiana est maintenant la directrice photo de Challenges Magazine, un magazine d’information hebdomadaire en Haïti.

La peinture et la photographie sont les points de vente créatifs de Tatiana.

Tatiana Mora Liautaud est membre fondateur de FotoKonbit, une organisation à but non lucratif qui enseigne la photographie en Haïti. Leur mission c’est de montrer Haïti à travers le regard de ses fils.

Pour terminer, j’ajoute une mention spéciale à Rafaelle Castera de Imagineayiti qui se donne pour mission de présenter la beauté cachée d’Haïti.


Osman Jérôme – Un blog, une histoire

Dans cet article, j’ai le plaisir d’accueillir Osman Jérôme du blog Le Regard d’Osman. En fait, je lis régulièrement ses textes. Il y offre un regard objectif à travers son blog. J’ai décidé de lui poser quelques questions parce qu’il me semble sincère avec son audience. Il s’ouvre aux lecteurs (surtout dans ses commentaires).

Lorsque je lui ai demandé s’il était intéressé à répondre à mes questions, je lui ai dit que je lui enverrai une première série de questions, puis que je rebondirais sur ses réponses pour créer les questions suivantes.

Garens Jean-Louis : Salut, Osman, comment vas-tu ?

Osman Jérôme : Salut Garens, je vais bien.

GJL : Si tu devais te décrire en 1 mot, ce serait ?

OJ : Optimiste.

GLJ : Depuis combien de temps t’intéresses-tu au monde du blogging ?

OJ : De manière concrète, cela fait déjà sept ans depuis que je me suis lancé au blogging.

GJL : Avant d’aller plus loin, peux-tu expliquer aux lecteurs de mon blog ton parcours ?

OJ : C’est un exercice un peu difficile pour moi. D’ailleurs, je n’ai pas vraiment grand-chose à dire de mon parcours ; sinon j’ai un diplôme en communication sociale, une licence en psychologie. Très tôt, j’ai été attiré par la poésie. En 2004, j’ai publié mon petit premier recueil de poèmes, paru sous la couverture de « Cris de mon âme ». Parallèlement à cet amour pour la poésie, la passion de la radiodiffusion m’a gagné. Ainsi, tantôt comme animateur, présentateur ou rédacteur, pendant quelques années, j’ai collaboré avec plusieurs radios et télévisions en Haïti et en République dominicaine.

Pour ce qui est du blogging, je me rappelle avoir vaguement commencé en 2009 sur Overblog. Mais, ce n’est qu’en 2011 que je me suis réellement intéressé à la chose, notamment sur l’Atelier des médias de Radio France Internationale (RFI). Deux mois après, je rejoins Mondoblog, une plateforme de blogueurs francophones.

GJL : Quels sont les sujets que tu abordes en général ?

OJ : Pour l’instant, je n’ai pas des thématiques privilégiées, mais je ne sais pas à l’avenir. Je blogue au gré de mon inspiration. Politique, social, culture, football, amour, voyage, photographie, tout est sujet à des billets de blog. Il suffit d’avoir été inspiré.

L’expérience Mondoblog d’Osman Jérôme

GJL : Certainement, tu as participé à la formation de Mondoblog ? Peux-tu nous parler un peu de cette expérience enrichissante ?

OJ : C’était en mai 2014, je faisais partie d’une soixantaine de blogueurs francophones, réunis à Abidjan (Côte d’Ivoire), pour la formation annuelle de Mondoblog autour du thème : « Initiation au journalisme et aux outils numériques ». Durant une dizaine de jours, les invités ont été formés au data journalisme, à la vérification de l’information en ligne, la sécurité numérique, initiés au code HTML, entre autres. Les ateliers de travail et de formation, les rencontres, la chaleur humaine, ce fut une belle expérience.

Osman Jérôme
Compte Facebook du blogueur

GJ : Qu’est-ce-que cela a changé concrètement dans ta manière d’exercer le blogging ?

OJ : La gestion physique du blog, l’amélioration de la qualité des contenus, l’interaction avec les visiteurs, après cette formation, je peux dire avoir gagné en maturité dans ma façon de faire du blogging.

GJL : As-tu une anecdote à partager sur toi ou ton blog ?

OJ : Difficile de sélectionner une anecdote en particulier. Car il y a tellement d’expériences intéressantes relatives à mon blog. Surtout des rencontres formidables que j’ai faites grâce à cet espace.

Entre engagement et détermination

GJL : actuellement, tu es membre du Réseau des blogueurs d’Haïti. Peux-tu nous parler du travail que réalise le réseau ?

OJ : Le Réseau des Blogueurs d’Haïti est une structure dont la principale mission est de promouvoir une blogosphère haïtienne active et responsable. Pour atteindre ce but, le RBH offre des séminaires de formation, des conférences, des rencontres d’échange, et notamment des accompagnements techniques à tous ceux qui souhaitent se lancer dans le blogging.

GJL : Quand comptez-vous régulièrement créer des formations sur le blogging ou un concours pour récompenser les meilleurs blogueurs ?

OJ : Le premier comité administratif du RBH est en fin de mandat. Il y a maintenant un processus électoral qui est en branle pour élire de nouveaux responsables à la tête du réseau. Donc, pour l’instant, je ne peux pas trop anticiper sur les approches et calendriers du prochain comité.

GJL : Comment vois-tu l’évolution du blogging en Haïti dans l’avenir ?

OJ : Contrairement aux années antérieures, je constate aujourd’hui un engouement de plus en plus grandissant chez beaucoup de jeunes haïtiens à se lancer dans le blogging. Grâce à cet espace de liberté d’expression qu’offre le blog, on sent une envie de la part des gens de dénoncer ou de parler des sujets qui ne sont pas souvent traités dans les médias traditionnels. Si, dans certains cas, la qualité des contenus reste à désirer, parallèlement, nous avons aujourd’hui des blogueuses et blogueurs haïtiens qui se passent de présentation. Je crois qu’il y a un avenir pour la blogosphère haïtienne.

GJL : Pour finir, quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut commencer un blog ?

OJ : On ne se lance pas tous au blogging pour les mêmes raisons. Mais, un fait est certain, pour moi, créer un blog signifie automatiquement avoir quelque chose à partager (réflexions, opinions, commentaires, etc.). Donc, la première chose est de ne pas créer un blog juste parce que c’est à la mode. Il faut penser au contenu pour alimenter cet espace. Ensuite, bloguer de manière responsable ; en d’autres mots, évitez de tomber dans la diffamation. Durant la formation à Abidjan, on nous a appris que, dans l’exercice du travail, le blogueur et le journaliste (professionnel) ont les mêmes responsabilités juridiques.

GJL : Merci Osman

OJ : C’est à moi de te remercier Garens. Bon travail.


Ayiti sou Wout chanjman, un thème mis au service de la propagande gouvernementale

Ayiti sou Wout chanjman, c’est le nouveau thème du carnaval de 2018. Celui-ci vient de remplacer le thème choisi par la mairie de Port-au-Prince le 11 novembre dernier. Une petite analyse et regard objectif d’un observateur de sa société.

Contexte et discours

En politique, il faut savoir faire des compromis et faire preuve d’élégance malgré les divergences d’opinions. Tel a été malheureusement le cas du maire de Port-au-Prince, Youri Chevry.

Pour son premier carnaval sous le quinquennat du président Jovenel Moïse, Haïti a connu un carnaval officiel et un carnaval « officieux ». 😂

Rappelons que Son Excellence avait choisi la ville des Cayes comme ville hôte de l’événement. Sans la bénédiction du Premier des Haïtiens, le Premier Citoyen de Port-au-Prince a réussi son carnaval sans grand malheur.

Cette année, la capitale aura à accueillir l’événement. Le thème lancé par la mairie « Ayiti Jan li dwe Ye » a été changé par « Ayiti sou Wout Chanjman ».

Dois-je notifier que la propagande politique indique telle ou telle perspective idéologique ?

Dans le contexte d’énonciation, je dois préciser que la Présidence avait mis sur pied son programme gouvernemental baptisé « Karavàn Chanjman » (Caravane du changement). Karavàn Chanjman a été lancée le 1er mai 2017 par le Président Jovenel Moïse à l’ordre du jour au 34e session de l’Assemblée Parlementaire Paritaire.

Ayiti sou Wout chanjman, un slogan qui se contredit

Certainement, on ne saurait nier l’inventivité linguistique des hommes politiques et des slogans politiques.

« Avec le langage, nous gouvernons les hommes ».- Benjamin Disraeli

Évidemment, il faut effectuer une analyse interprétative des données et des résultats.

À l’échelle nationale, nous assisterons à une érosion démographique d’ici quelques années car plus de 44 mille Haïtiens se sont installés au Chili en 2017. En effet, l’immigration est sans conteste une aubaine pour le Chili dont la population est vieillissante. L’arrivée des Haïtiens et des migrants des autres États voisins fait perdurer la croissance économique en cours du Chili.

À l’opposé, la croissance économique haïtienne baisse et la presse internationale parle d’Haïti comme étant  » une fabrique de la pauvreté ».

Récemment, j’ai entendu le Ministre de l’Économie et des Finances, M. Patrick Salomon dit vouloir encourager des incubateurs d’entreprises. Franchement, on l’aurait souhaité parce de plus en plus d’entreprises font des compressions dans un pays où l’on vous demande toutes les qualifications contre une faible rémunération. On se voile la face en prétextant travailler alors que tout n’est que chômage déguisé. Enfin bref !

Maintenant, c’est au tour de l’Argentine d’ouvrir ses frontières à nos étudiants sans visa. On continuera de déplorer la fuite de nos cerveaux. Je me pose moi-même la question : Partir ou rester ? . Ici, un jeune peine à miroiter une perspective d’avenir. Quand je pense à tout ce que mes parents ont réalisé à mon âge alors qu’ils n’avaient même pas eu leur baccalauréat. Alors que j’ai tout le bagage intellectuel pour les dépasser. Je comprends que ce pays n’offre pas d’avenir à ses fils. Nous sommes un peuple fier malgré tout. Si certains se décident à partir, c’est qu’ils n’ont vraiment pas d’autres alternatives.  Qui peut changer sa situation si ce n’est que celui qui agit ?

Entre volonté et possibilité

Selon ses perspectives pour l’année, M. Moïse aurait souhaité sortir Haïti de l’assistanat créé par l’aide internationale. Mais, il faudra attendre les prochaines élections pour tester cette approche.

Entre-temps, celui qui est considéré comme le poulain de l’ex-président sortant, Michel Joseph Martelly veut mener une guerre sans merci contre la corruption. Cependant, le pari n’est pas gagné d’avance. Ici, en Haïti, il y a cette culture de la corruption qui dit « Qui vole l’État n’est pas voleur ». Il y a la corruption d’un côté et les corrupteurs sont nulle part.

Par exemple, il y a le sulfureux dossier PetroCaribe, programme auquel Haïti a adhéré le 12 avril 2006 après la signature de la convention y relative par les présidents Hugo Chavez du Venezuela et René Préval d’Haïti. Vraisemblablement, les fonds du programme auraient été mal utilisés. Une Commission sénatoriale permanente « Éthique et Anti-corruption », travaille sur le rapport. Un grand nombre d’Haïtiens se rallient à cette cause, assoiffés de voir les dilapidateurs de deniers publics trainés en justice. À suivre !

Le thème du carnaval traité autrement

En parallèle, l’artiste-sénateur, Antonio Chéramy dit Don Kato, opposant farouche du régime Tèt Kale, lead vocal du groupe Brother’s Posse, sort sa méringue carnavalesque.

Ayiti sou Wout Chanjman
© Almonor Steven Marley

« Danse Petro », un titre assez original qui est sémantiquement ambivalent.

Dans le même ordre d’idées, Kébert Bastien abonde dans le même sens en nous livrant « Ba li Gaz ».

Ayiti sou Wout Chanjman
© Plezi Kanaval

Dans la foulée, le ténor du rap kreyòl, Barikad Crew (BC) nous livre « TransFòMasyon » (transformation) dans la série mythique des méringues carnavalesques commençant par la lettre T depuis 2006.

Ayiti sou Wout Chanjman
© Fred Hype

La transformation se définit comme le changement d’une forme à une autre. Le message est clair : Pour avancer, il nous faut transformer notre mentalité. Éviter toute forme de division, éradiquer toute forme de corruption, croire en l’éducation. Ne pas se livrer à la fatalité. Il ne faut pas passer tout son temps à prier mais agir aussi. Ces modèles de la jeunesse donnent leur coup de gueule contre la dépigmentation, les relations sexuelles prématurées, le sexchange.

Comme d’habitude, le rythme du rara mélangé au rap, sur un rythme entraînant, les résidents du quartier de Bas Peu de Chose (BPC) nous fait danser tout en ayant un message incitatif à l’esprit.

En résumé, le titre le plus parodique de cette édition du carnaval est celui de Roosevelt Saillant dit BIC. Le professeur de philosophie nous livre « Ayiti sou Wout Li pa Dwe Ye ».

Ayiti sou Wout Chanjman
© Plezi Kanaval

À travers cette méringue, le chanteur à textes manifeste son désir de rester dans son pays malgré la quasi absence de services sociaux. Haïti est loin du changement scandé. Le chanteur accuse l’État à différents niveaux.

Quand l’État pourra garantir à chaque Haïtien le droit de vivre, selon lui, il pourra prôner son changement…

Où en est le gouvernement ?

Ayiti sou Wout Chanjman, un slogan au service de la propagande gouvernementale. Karavàn Chanjman (la caravane du changement) a déjà sillonné plusieurs villes du pays, opérant ainsi, en l’espace de dix mois, quelques petits changements pourtant significatifs. Mais, face à l’ampleur de la tâche qui l’attend, beaucoup estiment que la Caravane va trop lentement. (Des propos recueillis dans le magazine Challenges.)

M. Jovenel Moïse assure la continuité de l’État succédant à son mentor Michel Joseph Martelly. Peut-on espérer le changement tant attendu durant le quinquennat de M. Moïse ? Exprimez-vous en commentaire ! 💬