Le vaudou haïtien, un patrimoine à pérenniser
Le vaudou est non seulement une religion mais aussi une culture et une tendance musicale. Une des religions animistes sans nul doute la mieux organisée. Aujourd’hui, les pasteurs haïtiens considèrent le vaudou comme le mal à éradiquer, la somme de tous les malheurs du pays.
Le vaudou, un patrimoine culturel
Les colons occidentaux ont toujours voulu prouver la supériorité de leur culture. En participant aux dévotions, les esclaves africains ne faisaient qu’honorer leurs dieux. C’est pourquoi on parle de syncrétisme religieux quand on parle du vaudou haïtien.
Dans son livre Ainsi Parla l’oncle, le sociologue haïtien Jean Price-Mars nous permet de comprendre les origines traditionnelles de la société haïtienne. Certains remettent en cause le vaudou comme étant une religion. Est-ce logique ?

Tous les adeptes du vaudou croient en l’existence des êtres spirituels qui vivent en étroite intimité avec les humains dont ils dominent l’activité. De surcroît, le culte dévolu aux loas (dieux) réclame un corps sacerdotal hiérarchisé, une société de fidèles, des temples, des autels et des cérémonies. Le vaudou n’a pas de texte sacré. Cependant, toute une tradition orale transmet les parties essentielles de ce culte.
Quelques éléments primordiaux du vaudou
- L’un des traits le plus caractéristiques du vaudou est l’état de transe dans lequel se trouve un individu possédé par un loa (un esprit).
- Un second aspect important du vaudou c’est la danse. En général, les textes des chansons vaudoues dénoncent l’impérialisme occidental et soulèvent les problèmes politiques. Aussi, on rend hommage à un loa protecteur et aux aïeux en chanson.
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- Saut d’Eau, un lieu de pèlerinage très réputé où catholiques et vaudouisants se retrouvent chaque année pour honorer Notre-Dame du Mont-Carmel.
- La fête des Morts, où l’on se rend aux cimetières pour rendre hommage à la mémoire des parents défunts ou pour honorer les dieux de la mort.
Un patrimoine à protéger
Il a fallu attendre le 4 avril 2003 pour qu’un arrêté soit promulgué, sous la présidence de Jean Bertrand Aristide. À cette date, l’État haïtien reconnaît le vaudou comme religion à part entière, laquelle religion a contribué à nous donner notre indépendance.
Avant d’être reconnue comme une religion, le vaudou a même fait l’objet de persécution d’état. En 2019, les discours orientés et propos haineux d’hommes d’église continuent de créer la polémique. Malheureusement, ces discours poussent des fanatiques religieux à saccager les lieux de culte des vaudouisants.
Dans ce contexte ci, je me permettrais d’emprunter les propos de Winston Churchill :
«Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre».
Notre devise nationale n’a aucun sens quand nous chantons avec une fausse fierté : L’union fait la force. Pour que cette union soit possible, faut-il le rappeler, des esclaves venus de tribus diverses avec des rites différents se sont rassemblés et ont même donné naissance à une langue : le créole. Même notre costume national traditionnel le karabela est perçu comme atypique. Il serait temps d’arrêter de voir le diable dans tout et d’accepter l’altérité.
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