Garens Jean-Louis

Ayiti Jan’l Dwe Ye : le thème choisi pour le carnaval 2018

Ayiti Jan’l Dwe Ye, c’est le thème du carnaval 2018. En fait, le carnaval, c’est la fête de l’année en Haïti. Par conséquent, le carnaval haïtien offre un festival de bruits et de couleurs. En effet, les groupes musicaux vont se préparer pour traiter ce thème intéressant. Ayiti Jan’l Dwe Ye , en français « Haïti comme il doit être ». Evidemment, nous rêvons tous d’une Haïti meilleure.

Le samedi 11 novembre, la mairie de Port-au-Prince a publié le thème du carnaval sur son compte Twitter.


Néanmoins, nous ne savons pas combien de millions va nous coûter ce carnaval. Nous ne savons pas non plus combien cette festivité va rapporter à l’économie nationale. Toujours est-il que participer au carnaval haïtien fait partie des 10 expériences à faire en Haïti.

Ayiti Jan’l Dwe Ye, un slogan de trop?

Encore une fois, cette édition du carnaval aura son lot de slogans, de propos engagés. Entre autres, les différents genres de créations seront inspirées du recyclage pour le développement local, de la protection de l’environnement et de l’amélioration de l’image de notre pays.

Ayiti Jan’l Dwe Ye
United Nations Photo via Flickr

Le carnaval est toujours un bon moyen pour l’État haïtien de noyer les problèmes de la populace. En revanche, cette édition devra offrir une bonne occasion de revoir notre image de peuple et de réveiller la conscience populaire. Pourra-t-on revoir l’Haïti de nos rêves? Le peuple haïtien peut-il espérer redorer son blason face à la communauté internationale. Cette semaine, le président haïtien Jovenel Moïse a rencontré son homologue français dans le cadre du « One Planet Summit ».


Bien entendu, je sais que je n’aurais pas dû poser cette question. En fin de compte, peut-on commencer à voir Haïti comme il doit être à la fin de ce quinquennat politique? À suivre…
Extrait


Ce que vous devez savoir de mes articles

Bienvenu sur ET SI ON EN PARLAIT, un blog hébergé par Mondoblog !

  • Qui se cache derrière ce blog ?
  • Quelles sont les motivations de ce blog ?
  • Pourquoi a-t-il été créé ?
  • De quoi parle-t-il ?

Ceci est votre GUIDE OFFICIEL, ce que vous devez savoir pour ne surtout pas vous perdre entre les coups de projecteurs et coups de gueule du blog.

Qui suis-je ?

Je suis Garens Jean Louis. Pour commencer, j’ai étudié la linguistique à l’Université d’État d’Haïti. Passionné de musique, de cinéma et de littératures. Participant actif à des activités socio-culturelles.

articles
© Crédit photo : Gio Casimir

Courageux, déterminé, confident, enthousiaste, optimiste, honnête, passionné mais aussi impatient, lunatique, irritable, impulsif. C’est tout moi !

En tout premier lieu, j’ai découvert le blogging récemment en 2015. En fait, mon premier blog était hébergé sur OverBlog. Notamment, je voulais juste partager mes recherches en linguistique. Sur encouragements d’une bonne amie (qui n’est pas blogueuse), j’ai participé au concours de la plateforme et j’ai rejoint la saison 6 de Mondoblog. Depuis, je prends le blogging au sérieux. À l’évidence, c’est devenu ma façon d’affirmer mon existence et d’afficher ma dissidence.

Quelles sont les motivations de ce blog ?

ET SI ON EN PARLAIT est un blog sans orientation fixe.

À priori, mon blog prête la voix aux sans-voix, aux minorités. Par exemple, je mets les projecteurs sur tout ce dont on parle à demi-mot mais qu’on oserait hausser la voix contre (injustice sociale, enjeux, discrimination).
Ainsi donc, je vous invite à scruter avec moi les bas-fonds de ma société, le côté obscur de l’Homme et même parfois le ridicule.

De quoi parle mes articles

Le blog traite d’articles d’Haïti, de culture, de découvertes, des coups de gueule, d’actualités révoltantes.

Les articles dans la catégorie : CULTURE, parlent de  différents aspects et personnalités de la culture haïtienne…

Les articles dans la catégorie : DÉCOUVERTE, vous emmèneront à la découverte d’un endroit, d’une personne, d’une expression…et de toutes ces choses qui font une vie.

Les articles dans la catégorie : SEXUALITÉ, vous parleront de sujets frappés de censure sociale, de tabous ou tout simplement de bien-être conjugal.

C’est bon? 

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Top 5 des modèles haïtiennes les plus hot sur Instagram

Dès qu’on parle de femmes haïtiennes, mes compatriotes mâles affichent une sorte de chauvinisme à ce propos. Poésie, chanson, peinture, elles ne cessent de nous inspirer. Avec Internet comme toile de fond, cet amour pour nos fanm kreyòl (femmes créoles) se manifeste en likant.  Rien qu’un coup d’œil sur le compte Instagram de ses modèles me donnera raison…

Hencha Voigt, la princesse athlétique

Connaissez-vous la sœur de Mario Viau?  Actrice, modèle maillot de bain, coach en fitness, Hencha Voigt possède un corps de femme parfait bien entretenu. Avec ses plus de 313 mille abonnés, l’Haïtiano-Americaine enflamme Instagram.
https://www.instagram.com/p/BcKYVzHn1e4/

Clara Luce Lafond, la plus zuzu des modèles

Quant à Clara Luce, elle est passée de présentation. En 2016, elle a figuré en quatrième position dans le classement des dix femmes haïtiennes les plus sexy du média en ligne Mag Haïti.

Grâce à son corps svelte, aux contours nets et bien dessinés, Clara a travaillé avec les meilleurs photographes haïtiens.
https://www.instagram.com/p/BVvWkh3Ai0V/

Sur sa story, on la voit poster des petites vidéos avec ses animaux de compagnie où elle fait sa zuzu (son intéressant).

Jasmine Brook, la féline

Boucles dorées, regard de lynx, Jasmine Brook réside du côté des États Unis. Eh oui. En fait, elle est bien d’origine haïtienne. Pour la fête des pères, elle a posté des photos d’elle avec son papa chéri. Certains d’entre nous l’auront découvert dans le clip Demisyone du groupe Kaï. Néanmoins, Jasmine a déjà posé pour de grands caméras. D’ailleurs, c’est un des modèles les plus sexy si on voulait faire un top 10 équitable pour 2017.
https://www.instagram.com/p/BUQAh5aBEd2/

Wide Thomas, la graine de star

Avec un regard aguicheur, un corps bien travaillé, toujours bien sapée, Wide Michelle Thomas est une étoile qui brille de mille feux sur Instagram. En effet, Wide est une personnalité très sollicitée en 2017 pour faire du starring. Sa présence dans le vidéoclip de la chanson à succès Habitude la a augmenté sa côte de popularité.

Et si elle vous disait qu’il n’en a jamais été ainsi avec son corps ? La croirez-vous?
https://www.instagram.com/p/BbPoaDclhU-/

Pheedia Pierre Louis, la sensuelle

Pheedia est une référence dans le nu artistique. En fait, elle a déjà travaillé avec des photographes de renom. Peu de modèles ont cette aise à poser nu devant la caméra. Entre stories et feed, elle s’est comment nous allumer avec des photos coquines. Néanmoins, elle réprouve la violence contre les femmes, sexuelle ou physique.
https://www.instagram.com/p/Bb9QmgWBTYE/

Notre princesse d’ébène laisse échapper quelques mots d’espagnol en postant ses photos sur Instagram.


Pour ou contre l’utilisation du bâton en Haïti ?

Il paraît plus que légitime aux yeux de certains d’utiliser le châtiment corporel comme principale forme de discipline. Quoique le mot « bâton » mentionné dans le texte hébraïque voudrait simplement faire référence à l’autorité parentale.

« La sottise est attachée au cœur du garçon, le bâton l’en détachera ».

(Proverbe biblique)

Dans certaines traductions comme La Bible des peuples, c’est carrément écrit :

« La sottise est ancrée au cœur de l’enfant; la discipline et les corrections l’en délivreront.« 

Si vous êtes nés en Haïti ou nés de parents haïtiens, avouez que vous n’avez jamais reçu une bastonnade?

Si le rôle de l’enfant serait d’obéir sous peine d’être puni, pour avoir été un enfant turbulent, je me permets d’évoquer certaines reconsidérations sur la façon de faire en cette journée internationale des droits de l’enfant.

Les oreilles toujours à l’affût, les yeux rivés sur ce qui se passe, je me rends compte des nombreuses injustices perpétrées contre les enfants placés en domesticité en Haïti, les « restavèk ».

Selon un rapport de Unicef Haïti, 86 % des enfants de 2 à 14 ans ont subi des mesures disciplinaires (fouet, violences émotionnelles, physiques et psychologiques) tant à l’école qu’à domicile au cours de l’année 2011. Environ 250 000 enfants vivent en situation de domesticité en Haïti. Ils sont en risque d’exploitation et privés de leur droit basic. De plus, en Haïti, 24 % des enfants de moins de 18 ans sont considérés comme des OEV (Orphelins et Enfants vulnérables). Par exemple, au Tchad, on les appelle les « enfants restés ». Entre autres, ici en Haïti, on les appelle « restavèk ». Tout ça, pour désigner une forme d’esclavage moderne où le maître se sert de son bâton outre mesure.

Témoin de la violence dans le couple, des enfants haïtiens se retrouvent en danger dans un contexte familial dégradé qui menace leur développement éducatif et/ou matériel. Aussi, pour avoir été enseignant pendant un certain temps, des élèves au secondaire se sont confiés à moi. En particulier, ils m’ont raconté les problèmes avec un père alcoolique ou une mère en difficulté financière, un beau-parent méchant avec l’approbation de la marâtre ou du parâtre. Ainsi donc, tu te retrouves avec des élèves qui pleurent en cours ou qui sont parfaitement sous les nuages. À les entendre, il⋅elle⋅s ne savent pas quoi en faire. Iels se faisaient insulter, battre.

Et quand tu les suggères de faire appeler le parent à la direction de l’établissement, elles se considéraient mortes. Nos jeunes ne s’automutilent ni ne se suicident pas. Par ailleurs, la fugue est quelquefois envisageable. Néanmoins, une jeune fille avisée ne la choisira pas parce qu’elle sait qu’elle risque de se prostituer. Après tout, aucun autre parent n’assurera sa prise en charge dans pareil cas; encore moins, l’État haïtien.

Le symbolisme du bâton

bâton
Francis Bijl via flickr

En Haïti, l’usage du bâton est le symbole de l’autorité parentale ou d’un tuteur. Incontestablement, pour faire passer un ordre, le parent doit se servir de son fouet pour faire pression sur l’enfant têtu ou rebelle. Certaines fois, ça peut durer plus qu’un quart d’heure. Entendre ou être témoin d’un enfant qui encaisse des coups à outrance est tout à fait écoeurant. Ben. On ne peut pas se permettre de dire à un tel ou à une telle comment élever son enfant ou son « protégé ». Il va sans dire qu’une bête de somme recevrait un meilleur traitement dans la plupart des cas.

Sautes d’humeur, conflits entre couples, erreur de jugement,  un enfant risque de recevoir une raclée sans comprendre le bien-fondé d’une telle discipline.

Cependant, d’autres parents sont d’un avis contraire. Le créole haïtien, vecteur de la sagesse populaire, cache cette maxime : Baton pa leve timoun . Une façon de dire que le batôn n’est pas la base de l’éducation d’un enfant.

Le culte de la déraison

Je suis témoin de graves cas de violence sur enfant. Des pères giflant leurs filles, « boxant » leurs fils. Malheureusement, nombreux⋅ses ont légitimé la violence subie. Une fois devenue adulte, une fille peut estimer « normal » que son mari ou son amant lui batte si elle fait quelque chose de mal. D’un autre côté, les garçons ayant été victimes d’un père violent auront tendance à reproduire le même schéma de pensée.

bâton
Jeanne Menjoulet via Flickr

Autant dire que les violences émotionnelles ou psychologiques laissent plus de séquelles  que les coups. Personnellement, j’ai été un adolescent timide manquant cruellement confiance en soi pour avoir encaissé des mots dévalorisants.  Aujourd’hui, j’ajoute une valeur à ma perception de moi-même. N’empêche que un petit encouragement me fait un grand bien par moments.

Le bruit a courru qu’au cours de l’un des mandats présidentiels du leader emblématique Jean-Bertrand Aristide, l’utilisation du fouet a été abolie. Cependant, cette pratique est toujours de mise dans les écoles haïtiennes. Dans les « petites » écoles, les élèves se font fouetter pour les leçons non sues, les devoirs non rédigés et indiscipline. Pensant de cette façon inciter l’élève à l’étude. Néanmoins, l’exception fait suite à la règle. Certaines écoles prestigieuses établissent un système disciplinaire solide sans avoir recours au bâton. Au final, certain·e·s écolier·ère·s quittent le système éducatif avant la fin de leur scolarité.

« L’enfant d’aujourd’hui sera l’adulte de demain »

Cette parole de Maria Montessori est connue de tout le peuple haïtien « Timoun jodi, granmoun demen ». Dans notre conscience linguistique, cela peut vouloir dire qu’un enfant se souviendra de tous les méfaits subis à l’âge adulte.

Que faut-il pour former un enfant ? L’éloigner des mauvais exemples.
Citation de Joseph de Maistre ; Lettre à la marquise de Costa (1794)

L’enfant

S’il vit entouré d’hostilité,

Il apprend à être agressif.

 

S’il vit entouré de honte,

Il apprend à se sentir coupable.

 

S’il vit entouré de probité,

Il apprend à être juste.

Évidemment, un enfant laissé à lui-même fera honte à ses parents. « J’ai le droit de tout faire », « Je suis le centre du monde », « Je peux avoir tout ce que je veux » et « Je veux tout, tout de suite ». Tels sont les 4 sentiments sur lesquels l’enfant construit son confort affectif.

Il est clair que l’écart entre les générations s’est accentué. Dommage si certains parents pensent devoir élever leurs mômes comme ils l’ont été. Certes, les normes de conduite ont rapidement évolué. Cependant, chaque nouvelle génération doit apprendre les modèles de la société dans laquelle elle est appelée à vivre.

C’est pourquoi on fait entrer l’ensemble des sanctions, positives ou négatives, qui servent à assurer la conformité des conduites sous la notion de « contrôle social ». Le terme de sanction ne doit cependant pas être entendu seulement dans le sens de châtiment.


Voici 5 comptes Instagram qui donnent envie de visiter Haïti

Pouvez-vous repérer Haïti sur la carte du monde ou sur le globe terrestre ? Si vous googlelisez ce nom, n’allez vous pas le confondre avec Tahiti ? Peu importe ! Je m’adresse à vous comme si vous étiez un as de la géographie ! Que savez-vous de ce pays, hormis que c’est le plus pauvre de l’Amérique ? Effectivement, en dépit des clichés dévalorisants sur son extrême pauvreté, ses crises sociopolitiques, Haïti a sa face cachée. Bien entendu, Haïti est connu pour son passé colonial glorieux, mais aussi sa culture, sa littérature et surtout ses paysages. D’où son ancien surnom : « Perle des Antilles ».

Aujourd’hui, nombreux sont les binationaux qui sont d’avis divers sur ce qu’Haïti représente. Dans les médias internationaux, on a tendance à peindre un tableau macabre de la situation environnementale du pays.

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Please! "We don't eat trees"

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Souvent, on présente les endroits les plus sales du pays. Entre autres, nos luttes fratricides pour les questions politiques, les actes de vandalisme sont toujours présentés. D’aucuns souhaitent ne jamais y mettre les pieds. D’autres, par contre, sans même connaître un mot de créole, se considèrent comme des Haitian Zoe.

Dès lors, on comprend que le pays souffre d’un déficit d’image à l’extérieur. Cependant, les mentalités changent. En 2016, Haïti figurait parmi les pays à visiter au cours de cette année, selon Le Figaro.

Si l’envie de faire une escapade dans les Antilles vous prend, organisez sans plus attendre votre voyage en réservant les visites et excursions à l’avance, et surtout passez chez nous pour un voyage spatiotemporel. Vous découvrirez toute une histoire, la chaleur tropicale mais aussi humaine. Un peuple jovial malgré les vicissitudes de la vie.

En prélude, je vous fait visiter sur Instagram à travers 5 comptes.

Faces of Haiti

Samuel Daméus est un photographe haïtien qui est déterminé à changer l’image d’Haïti à travers le monde. Son projet artistique est baptisé « Faces of Haïti ».  L’idée est de montrer les multiples facettes d’Haïti dans son authenticité, sous un autre angle. Ainsi, il s’adonne à la photographie sociale. Sur son compte Instagram, vous trouverez des photos prises sur le vif du quotidien haïtien.

Découvrir Petit-Goâve

Mustapha Falestin est le propriétaire et chef exécutif de Petit-Goâve Discovery. Son objectif est de faire découvrir sa ville natale, Petit-Goâve.

Petit-Goâve , anciennement Le Petit Goâve, est une commune d’Haïti , située dans le département de l’Ouest , et dans l’arrondissement de Léogâne.

Il organise des voyages locaux dans le but de faire découvrir ce petit coin de terre d’Haïti où tous les habitants se mobilisent pour que la ville reste propre.

IG Haïti

IG Haïti est un compte Instagram qui fait la promotion de la beauté d’Haïti : paysages, habitants, personnalités publiques. Vous pouvez partager vos meilleures photos prises quelque part sur l’île en utilisant le hashtag #IG_HAITI.

Malfini Photography

Conrad Schutt est un photographe basé au Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays. Il dit voir le monde à travers les yeux du malfini.

Rien qu’en parcourant son feed Instagram, vous découvrirez sa passion des mers haïtiennes. Son obsession : Labadie ! Avec son drone, il nous offre divers angles de vue de cette merveilleuse plage d’Haïti. Entres autres, Conrad photographie des lieux historiques. Néanmoins, ce photographe haïtien s’intéresse à toute l’île d’Haïti. Aussi, il publie des photos de la République Dominicaine.

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That sun though… Labadee, Haiti

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Pierre Michel Jean

Le plus excellent symbole du
peuple , c’est le pavé. On marche dessus jusqu’à ce qu’il vous tombe sur la tête.

Victor Hugo

Pierre Michel Jean est un photojournaliste, faisant de la « photographie de rue » (street photography).

Sur son compte Insta, il vous livre l’âme du peuple (manifestations, enterrements, vie des garçons de rue, activités commerciales, fêtes et traditions).


5 personnalités haïtiennes qui ont marqué 2017

À première vue, 2017 a été une année comblée d’événements culturels en Haïti, comme les années précédentes. Cette année, la plus grande foire du livre haïtien « Livres En Folie » a accueilli de grandes plumes. Aussi, le plus grand concours de beauté et d’intelligence « Miss Haïti » a marqué les podiums. Sans oublier les personnalités du showbiz haïtien qui ont marqué l’industrie musicale : albums, collaborations, slogans, tubes musicaux, buzz…

Comme à mon habitude, je présenterai une liste non exhaustive de ceux que j’estime être les « Haitian Youth’s Choice ». Oups ! Pardon pour l’anglicisme. J’ai trouvé ça un peu sexy : les choix de la jeunesse haïtienne.

Raquel Pélissier, modèle de courage et d’élégance

Le couronnement de Raquel Pélissier comme première dauphine de Miss Universe 2016 n’a pas seulement réalisé son rêve mais celui de tout un peuple. D’ailleurs, elle l’a elle-même déclaré. Elle voulait remporter la couronne pour Haïti.

Quelques temps après son couronnement, son interview accordé à Loop Haïti a permis au grand public de faire plus ample connaissance avec elle.

Mais c’est surtout son histoire qui retient l’attention. Elle a fait du chemin pour y arriver.

 

https://www.instagram.com/p/BP2bYuDBPsB/

En 2017, la jeune femme a annoncé la parution de son livre « L’Art d’être belle dans sa peau » en vente-signature à la 23e édition de Livres En Folie.

https://www.instagram.com/p/BVUxEEADPIG/

L’ouvrage a fait d’une pierre deux coups et s’est classé best-seller. Sa présence à la foire a provoqué l’hystérie et de l’admiration. Tout le monde voulait se prendre en photo avec elle.  J’ai moi-même vu une Raquel Pélissier toute humble qui n’a pas voulu voler la vedette aux invités d’honneur.

La question a été posée : y a-t-il quelqu’un dans la vie de Raquel ? Finalement, la réponse allait nous être donnée : un Apollon brésilien ! Pour faire rêver une femme, on lui dit : « Je ferai le tour du monde avec toi ». Lui, il a osé. Évidemment, il a fait vivre une année de rêve à notre beauté des îles.

https://twitter.com/RaquelPelissier/status/918959820958502912

Yeux de biche, fines jambes longues, Raquel est très suivie pour les jeunes sur Instagram.

Après tout, elle représente la force de caractère, la détermination et le travail bien accompli aux yeux de nos jeunes Haïtiennes et de toutes les jeunes femmes du monde.

Cassandra Chéry, la bestie très engagée

Dès les premières sélections de Miss Haïti 2017, un nom sillonnait les réseaux sociaux : Cassandra Chéry. Sur ce point, ils ont été nombreux dans ma liste d’amis Facebook à apporter leur soutien à celle qui allait succéder à Miss Pélissier.

Pour vous présenter Cassandra Chéry, je vous fais lire un extrait d’un article du quotidien haïtien Le Nouvelliste :

« Habituée des concours de beauté, Cassandra, qui était déjà arrivée première dauphine au concours Miss Haïti de Jacmel en 2014, mène une carrière de mannequin parallèlement à ses études classiques. Bien qu’âgée de seulement 21 ans, la jeune femme a déjà représenté le pays à Elite Model Look International en 2013, a fait la couverture de Rebelle Magazine et a participé à de nombreux projets comme la Carifesta ou encore le New York fashion week.

Cadette d’une famille de quatre enfants, la Miss Haïti 2017 a bouclé cette année ses études classiques. Mais, déjà, Cassandra, qui a perdu sa mère des suites d’un cancer, souhaite évoluer dans le social. Elle a d’ailleurs fait du bénévolat dans plusieurs villes du pays, allant à la rencontre des jeunes filles issues des familles défavorisées. Pour les besoins de son nouveau statut, Cassandra Chéry se prépare intensivement en vue de bien représenter Haïti à la 66e édition de Miss Univers. L’aventure ne fait que commencer pour elle. »

Récemment, elle a participé à une marche dans la lutte contre le cancer.

https://www.instagram.com/p/BaXDtLYl8rc/

Aussi, elle se transforme en femme d’influence en sollicitant au reboisement. De nos jours, nos jeunes sont tellement occupés par la technologie qu’ils ne se rendent même pas compte de la dégradation de notre écosystème. En somme, son message est clair :

Chaque fois que vous aurez l’intention d’abattre un arbre, pensez à replanter cinq autres. Protégez son environnement c’est se protéger soi-même.

https://www.instagram.com/p/BaClDHnlTmX/

Niska Garoute, l’icône fashion de l’année

Avoir du succès dans un milieu aussi machiste que le rap n’est pas donné à toutes.

Toujours bien sapée , crinière dorée, toutes les ados parlent de Niska Garoute.

https://www.instagram.com/p/BTE1qvilfgd/

Dès qu’on parle d’elle, on ne peut ne pas évoquer une autre rappeuse solo du game : Kasoumee. Par conséquent, on a tendance à les comparer. Aussi, les avis sont partagés. Qui est la plus jolie ? Qui a le plus de swag ? Deux personnalités féminines qui font bouger le rap kreyòl à leur manière. Bref ! Je me tire ! 😯

Très tôt, en début d’année, Niska a lancé une tournée médiatique pour présenter sa chanson « Vèvè Lokal  » qui est une collaboration avec le groupe rasin Boukman Eksperyans. Le projet musical dénommé rapsin est un mélange de rap et de musique racine ou vaudou.

Son franc succès de l’année repose sur sa chanson « Bagay Malè Nèt » sur fond d’égo trip. À travers cette chanson, elle fait l’éloge de ses jeans déchirés, de ses sneakers et strings très chers payés. Par ailleurs, le tube musical accompagné d’un vidéoclip est très prisé par les jeunes. Les paroles de la chanson ainsi que son titre deviennent même un slogan.

 

Celle qui a été désignée parmi les femmes haïtiennes les plus sexy des années précédentes tient son compte Instagram à jour et est très suivie par les jeunes. Parallèlement, Niska réalise une autre passion qui est le design. Elle a sa propre collection, Beadit World.

Rutshelle Guillaume, la Sphinx qui renaît de ses cendres

Méditer sur le passé, c’est travailler pour l’avenir.

Tel serait le crédo de Rutshelle Guillaume, du moins, ce que je puisse dire. Malheureusement, dès qu’on parle d’elle, on est obligé d’évoquer une épisode regrettable de sa vie privée. Son histoire avec son petit ami artiste, Roody Roodboy. Laquelle histoire a accouché son tout dernier album « La Rebelle ».

Est-ce l’hypocrisie sociale ou le machisme de nos sociétés ? Par exemple, si un homme célèbre se marie avec une femme plus jeune, ça rentre dans la « normalité ». Par contre, l’inverse est vivement critiquée. L’infidélité masculine en fait un don Juan. À l’opposé, celle de la femme en fait une putain.

En ce qui me concerne, j’ai été peiné de voir comment elle a fait l’objet de critiques acerbes, de commentaires incendiaires sur les réseaux sociaux. Malheureusement, elle a dû craquer en répondant au tac au tac. Parfois, on semble oublier son talent. En 2016, le magazine Ticket l’a élue artiste féminin de l’année.

En septembre 2016 est diffusé son single « Rendez-vous au sommet » en prélude à la sortie de l’album « Rebelle ».

Sorti officiellement le 30 juin 2017 sur tous les podiums, l’album « Rebelle » fait déjà parlé de lui.

https://twitter.com/Safety_promo/status/921562788207779840

Cette jeune femme à la voix énergique se comporte assez bien sur scène. Déjà, Rutshelle réalise pas mal de tournées internationales et de prestations locales. À raison, elle a été nommée « Artiste féminin solo de l’été ».

https://www.instagram.com/p/BYbGUAynT7D3an42LuzYdSAzyd0mUtzB07wJeU0/

Rutshelle, au prix de grands efforts, a dû changer son image sociale. Il faut dire qu’ici le respect ça se gagne.

Personnellement, je suis charmé de sa collaboration avec le chanteur Richard Cavé sur le titre « Kansè ». Je me demande bien si ce n’est pas la meilleure collaboration compas love de 2017. Je me lasse jamais d’écouter cette merveille musicale. À vous de voir !

Atys Panch, la personnalité du rire de l’année

Atys Evensaka dit Atys Panch s’est carrément révélé cette année au grand public. Pourtant, ce jeune comédien n’est pas à son premier coup d’essai dans le micro.

Quelques années plus tôt, il a réalisé une chanson à succès « Kapòt la Pète ». Atys revendique la paternité d’un genre qu’il baptise « ra-house-cine », une sorte de métissage entre notre rara et la house. Mais, tout cela est un peu méconnu des « petits » connaisseurs.

De toutes ses muses, la comédie lui a grandement réussi cette année. Très suivi sur son compte Instagram où il publie des vidéos.

Accusant à merveille un faux bégaiement, il atteint le summum de sa popularité en début d’année. Atys Panch publie une vidéo dans laquelle on le voit tenter un braquage sur un chroniqueur sportif très connu. Pour sauver sa peau, ce dernier est contraint d’expliquer un match au goût du braqueur.

https://www.instagram.com/p/BQLeq7Hhdf1/

Ensuite, une autre vidéo virale charme le public. On le voit pleurer à chaudes larmes pour que la marque automobile Suzuki lui donne le dernier modèle disponible en Haïti, la Vitara.

https://www.instagram.com/p/BRjE-hxhL_r/

On ne tient pas tête à un melon. 😂
Finalement, Atys Panch a trouvé un accord avec Suzuki et les clés de la voiture lui sont remises. Sacrément bien récompensé !

https://www.instagram.com/p/BTKAIX0BZXn/

Plusieurs plaques d’honneur et mérite lui ont été remis ainsi que des certificats d’appréciation au cours de l’année.

Quand il ne nous fait pas rire, Atys Panch sillonne les rues dans sa Suzuki et vient en aide aux oubliés, aux marginalisés.

 


Coups de cœur Instagram : Nus

Inscrit depuis 2016 sur Instagram, je suis devenu carrément accro au réseau de Kevin Systrom et de Michel Mike Krieger.

Je prends plutôt soin de mon feed. Je publie des photos de football, de citations inspirantes, de mes vedettes préférées, de repas et de paysage. Mes quelques 600 followers en ont plein la vue : un festival de couleurs et de hashtags. Un compte life style.

https://www.instagram.com/p/BZ_y8dTDszF/

Parmi mes plus de 1200 followings, il y a des comptes dont je ne pourrais m’en passer. De temps en temps, je partagerai avec vous 5 comptes qui retiennent mon attention sur une thématique ou une catégorie bien précise.

Je fais partie des Igers qui consultent leur application à longueur de journée. J’aurais pu m’y inscrire quelques années auparavant. Cependant, le fait que je n’aime pas vraiment me laisser prendre en photo, ça m’a un peu retenu. Désormais, je passe mes journées à scruter les comptes de mes influenceurs préférés (fashion bloggers, globe-trotters, photographes).

“L’interdit donne de la saveur, la censure du talent.”

De Marc Vilrouge / Le Dilettante

Intagram a souvent fait l’objet de polémique concernant son règlement, et notamment en matière de nudité. Même si le PDG d’Instagram,  Kevin Systrom se dit « attaché à la liberté artistique ». Le réseau social se voit dans l’obligation de bannir les tétons féminins pour conserver son classement
PG-13 (soit application destinée aux 12 ans et +). 😜

Créatifs, originaux, inspirants, je vous laisse découvrir des comptes qui me tiennent à cœur présentant le nu !

1. Saddi Khali : le grand couard

Le photographe se confie la mission de décoloniser la beauté. Il nous présente des modèles noirs oversize (hommes et femmes, couples). On peut voir sur sa gallerie Instagram des photos de corps enlacés, totalement nus. Son slogan : “ Let’s see ourselves beautiful, again.” (Considérons que nous sommes beaux à nouveau, Ndlr). D’ailleurs, c’est sa façon de dénoncer les diktats de la beauté occidentale (plastique de rêve). 🐻

2. Nude Yoga Girl

Ce compte Instagram nous rappelle que le corps humain est un chef-d’œuvre. On y voit des corps magnifiquement sculptés avec des courbes parfaites dans des positions Yoga. Quelles soient prises sur le vif ou en toute disposition, la nudité des modèles est soigneusement cachée. 👸

What #NYGyoga is about.❤ #NudeYogaGirlAlphabet

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3. Hugue-Robert Marsan, le cachotier d’ Instagram

Le talentueux photographe haïtien, Hugues-Robert Marsan fait partie des pionniers des photographes professionnels en Haïti. Il s’est installé dans le pays après avoir vécu un temps aux États Unis.  Aussi, de nombreux stars et modèles ont posé pour sa caméra. Sur Instagram, il possède plusieurs comptes dont un spécialement consacré à son projet artistique sur le nu féminin. Utilisant le noir et blanc, certaines parties du corps sont carrément floutées. En outre, les tétons sont cachés à l’aide d’émojis pour ne pas heurter les âmes sensibles. 🙈

4. Marcin Kwiecień, the Polish man

Le photographe polonais se définit comme autodidacte. J’aime carrément son travail. Je sais pas ! Il y a ce lien d’esprit qui nous attire. Je ne veux pas accuser le fait que nous avons le même signe astrologique. Nous nous follow back. Je suis du genre à liker souvent ses publications. Il fait de même. Nous les commentons quelques fois. Il est plutôt poli. Par conséquent, ce que j’aime vraiment c’est l’expression de ses modèles. Il cherche toujours ce petit quelque chose de magique dans le regard. Cette sensualité mélangée de pudeur. De vraies poupées européennes ! 👯

https://www.instagram.com/p/BXSVffYgaNs/

5. Josué Azor,  le garçon solide

Josué Azor  est basé à Port-au-Prince et est membre du Kolektif 2 Dimensions. En fait, il présente en autres sur son feed des photos de nus masculins. En effet, un ami qui a travaillé avec lui m’a confié que c’est un gars timide, humble et très professionnel. Il n’a pas la bizarrerie de Jérôme Sussiau. Mais, ses prises de vue sont assez expressives. 😉

#GasonSolid… #nu #Haiti

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Quelques causes de l’échec scolaire en Haïti

L’éducation en Haïti est aujourd’hui dans une impasse. Ceux qui sont en âge d’être scolarisés manifestent une certaine passivité ou même un désintérêt scolaire. Je me pose  des questions sur ce qui est censé être les causes de l’échec scolaire en Haïti.

« L’école a pour mission de donner les mêmes chances à tous et d’apporter les bases culturelles et linguistiques nécessaires à la réussite scolaire ».

Partant de cette affirmation, j’ose dire que l’école en Haïti est en partie vecteur d’inégalités sociales. Désolé ! Ne vous empressez pas de faire des grands yeux. J’aurais bien souhaité aller mollo. Je m’explique.  Quoique sur du papier Haïti est bilingue, tout ça est loin de la réalité sociolinguistique du peuple. Comme l’a si bien relaté l’éminent linguiste haïtien Yves Déjean dans son livre Yon lekòl tèt anba nan Yon peyi tèt anba, l’éducation en Haïti n’est pas au diapason avec les réalités socioculturelles du pays. De mon point de vue personnel, le français reste un stigmate dans la vie du peuple et son usage ne réussit pas à tous ceux qui intègrent le système éducatif haïtien.

Éducation et bain linguistique

Certains élèves ont la chance d’intégrer la maternelle pendant trois ans. Durant ces années d’apprentissage préscolaire, l’enfant apprend le français à ses dépends. Pour certains, il s’agira du premier contact avec le système phonologique français. À noter que le créole, langue maternelle, n’est pas trop éloigné du français. Pour d’autres, issus de familles aisées ou de la classe moyenne, il s’agira d’un perfectionnement.

Néanmoins, les enfants des zones rurales qui auront la chance de se rendre à l’école commenceront en classe de primaire. Ceux-ci auront appris la langue française et les matières pédagogiques en même temps. Pour la plupart, ils  n’auront pas les mêmes acquisitions sur le plan cognitif et verbal que ceux qui débuteront en maternelle.Cependant, ils ne sont pas les seuls.

Parmi les catégories socialement défavorisées, je peux citer les enfants en domesticité, les enfants de parents démunis. Pas la peine de dire qu’Haïti fait partie des pays les plus pauvres économiquement du monde. Tout ça pour dire que ceux issus de milieux défavorisés sont condamnés à être des handicapés socioculturels.

Éducation
Cc Ken Bosma via Flickr

L’enfant peut savoir décrire une situation en créole mais ne pas savoir le faire en français. Il use de manière sporadique et intermittente la langue de Voltaire.  Il n’est pas sans rappeler que le préjugé social en Haïti est en partie fondé sur le degré d’éducation et la maîtrise de la langue française déterminant de l’occupation et du revenu.

Une vraie réforme du système éducatif ?

En Haïti, une année académique n’est jamais sans ambages. Hormis les problèmes politiques et les catastrophes naturelles, la grève des enseignants est monnaie courante. Les écoles nationales et les lycées qui, autrefois formaient nos hommes de lettres, servent à former les élèves « défavorisés ». Quel homme d’État a envoyé son fils là si ce n’est que dans les écoles congréganistes ?

Aujourd’hui, les syndicats d’enseignants formés de professeurs de lycées et d’écoles nationales sont souvent en grève quand il s’agit de réclamer leurs arriérés de salaire (douze mois ou plus). Parfois, je me demande si l’État se soucie de l’éducation. De toute façon, à quoi bon? Dans les programmes électoraux, l’apaisement de la faim et la sécurité sont en priorité. Quoique la constitution donne les prérogatives légales pour la gratuité de l’école, tout cela est à revoir.

Le Programme de Scolarisation Universelle Gratuite et Obligatoire (PSUGO) lancé sous l’ancien chef d’État Michel Joseph Martelly a été une gargote. Faut-il quatre murailles pour parler d’école? Les écoles nationales et lycées appelés lekòl leta sont aussi des poulaillers. Difficile d’apporter une aide individualisée aux élèves dans une salle bondée. On se demande si le programme scolaire est couvert avec tous ces heures creuses parfois dûes à des enseignants grévistes ou absentéistes. Je ne vais même pas parler de ceux qui ne sont pas qualifiés mais qui ont été nommés sous un gouvernement quelconque. Mais, je parlerai plutôt des étudiants diplômés de l’École Normale Supérieure qui quémandent pour intégrer le système.

L’échec scolaire n’est pas une fatalité

En 1982 a lieu la Réforme Bernard qui a fait des deux langues officielles d’Haïti les langues d’enseignement. Le créole était censé être la principale langue d’enseignement dans les cinq années d’enseignement fondamental. Faute de manuels suffisants en langue créole, tout ça reste une conception.

Le devenir de l’enfant doit être pensé et repensé.

Aujourd’hui, le système devrait penser à la valorisation culturelle des élèves. L’interdiction des références à la langue maternelle est contre-productive. Combien d’entre nous se souviennent avoir pris le jeton pour avoir parlé créole en salle de classe? 😟

éducation
© Pixabay

Il faut de préférence palier aux déficits culturels de l’enfant (soutien scolaire, centre de documentation scolaire). Les pratiques culturelles et la scolarité des enfants sont étroitement liées. Très peu ont la chance d’avoir des livres à la maison ou au sein de leur établissement scolaire. Également, j’ai entendu l’actuel ministre de l’Éducation Nationale, Agénor Cadet, parler à la radio d’un programme de bibliothèque au sein des écoles et des municipalités. C’est de ça que l’on a besoin. Espérons que cela fasse partie d’un programme d’État et non de gouvernement.

Aujourd’hui, tout acteur et citoyen-producteur devraient reconnaître la défaillance du système et comprendre les enjeux. En Haïti, l’avenir est perçu comme incertain de jour en jour. On est presque face à une absence du désir d’apprendre. Nos jeunes manquent de curiosité intellectuelle. Nous devons revoir nos méthodes d’enseignement non motivante et dépassée. Nos jeunes sont confrontés à la crainte d’être interrogés, presque entravés dans leur capacité à penser. Faut-il bannir les châtiments corporels ? Je parlerai de ça dans un prochain billet.

Au final, je sais que les causes évoquées précédemment ne suffisent pas pour extirper le mal. Néanmoins, l’avenir dépendra en partie de la façon dont les politiques de l’éducation sauront les reconnaître et les affronter.


5 blogs haïtiens à suivre sans manque

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free Graphic Today

On se retrouve aujourd’hui pour un article blogging. En fait, la semaine dernière, Jeanne Clark a interpellé certains blogueurs haïtiens, y compris moi, sur Twitter. Elle a demandé si les blogs étaient importants ici.

Par conséquent, j’ai profité de l’occasion pour publier ma liste de blogs à suivre. Certains que j’ai découverts très récemment, d’autres il y a quelques années. Toutefois, je les lisais avant de devenir blogueur à mon tour. Certains sont assez connus, d’autres moins.

La loi de ma bouche

blogs
Page Facebook du blog

Patricia Camilien tient un vrai blog de décryptage, dépassionné et objectif, de lois récentes. Cela fait quelques temps que je la suis sans jamais avoir arrêté. En outre, elle publie des articles sur la société haïtienne, la démocratie, ses coups de gueule. Celle qui se définit comme une Haïtienne du pays ne se met pas l’eau à la bouche pour défendre l’injustice sociale, les minorités et les marginalisés. Patricia refuse de se laisser bâillonner par quiconque. Elle dit tout haut ce qui doit être dit, n’en déplaise à ceux qui se sentiraient lésés.

C’est par ici : La loi de ma bouche

Evolution Of Fashion in Haiti

Blogs
© Jameson Thermitus

Je connais très peu de fashion bloggers haïtiens dignes de ce nom. Souvent, les fashion gurus se font appeler comme tel. Pour tout savoir sur la mode en Haïti, une référence s’impose : Eliezer Munder. Son travail est très important car il présente avec une régularité parfaite des personnalités du milieu (modèles, maquilleurs, designers). De plus, il tient son blog en français et en anglais. Il annonce à l’avance chaque article que ce soit sur Facebook ou sur Instagram.

Par là : Evolution of Fashion in Haiti

Le regard d’Osman – En toute passion

blog
Facebook

Osman Jérôme passe son temps entre sa ville natale, Saint-Marc (Haïti) et la République Dominicaine. Par ailleurs, il publie des articles sur la situation de nos compatriotes en république voisine. De plus, il ne manque pas aussi de nous présenter les beautés de la Cité de Nissage Saget. Ce sont ses mots empreints de poésie qui font que je prends plaisir à le lire. Une chose est sûre, Osman fait du blogging tout d’abord par passion à l’écriture.

Pour voir comme Osman Jérôme, c’est par ici

Les billets d’Andeve

Blogs
© Ruben Charles Photographe

Quand j’ai commencé à lire les billets de Fedna David sur Mondoblog, je ne me suis jamais imaginé qu’elle était Haïtienne. C’est surtout son billet sur le harcèlement sexuel en Haïti qui m’a fait creuser plus sur l’identité de la blogueuse. Autant dire que les femmes de chez nous n’ont pas la parole autant libérée. Fedna réclame son droit d’être femme et d’être libre dans son corps et dans ses désirs. Comme pour reprendre les paroles de Diane Tell, quand on est femme, on ne dit pas ces choses-là.

Son blog est ici : Les Billets d’Andeve

Publicad’elles

S’il fallait que je parle de blogueurs littéraires haïtiens, je ne saurais pas ne pas citer Dieulermesson Petit Frère. Néanmoins, je rentre dans une perspective plus large quoique circonscrite à la littérature. Publicad’elles est un espace de partage, une revue à caractère féministe, un outil d’échanges pour les femmes francophones du monde entier. Un nom, une voix résonne quand on parle D’Elles : Darline Gilles dite Manzè Da. Sa conscience féministe s’est réveillée avec Simone de Beauvoir. La philosophie de Simone est devenue sa philosophie.

« Vouloir être libre, c’est aussi vouloir les autres libres ».

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Crédit Photo: Jean D’Amérique

Selon celle qui a été en résidence d’écriture au Togo et au Centre Pen-Haïti, les disciplines artistiques et les activités littéraires sont, dans certaines mesures, des moyens d’obtenir la liberté. Que ce soit la liberté de s’exprimer, de se réinventer, de créer son monde ou d’être fou. Que ce soit pour disposer d’une entière autonomie de créer son œuvre.

Lecteurs invétérés, écrivains en herbe ou auteurs confirmés, peintres et photographes s’y sont confiés. Le Prix de Poésie de la Vocation 2017, Jean d’Amérique s’y est déjà livré. Le poète et slameur, nouveau récipiendaire du prix, dit lire pour contrer le supplice du vide.

La comédienne et auteure tient un espace qui sert de rendez-vous en tête-à-tête aux amants de la littérature contemporaine haïtienne.

Comment saurait-on même penser que les blogs ne sont pas importants ici?

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® Pixabay